Restauration hydromorphologique de l'Auvignon

En 2020, Albret Communauté a mené une action innovante en termes de restauration hydromorphologique du lit du Grand Auvignon, au niveau des communes de Calignac et du Saumont, sur une longueur de 100 mètres linéaires. La Communauté de Communes a poursuivi les travaux en 2021, juste en aval, sur un linéaire de 800 mètres. En août 2022, les travaux reprennent pour un linéaire de 1500m, et achèveront ainsi la restauration de cette partie du cours d'eau.

Dans les années 1965 à 1970, des travaux de recalibrage de l’Auvignon avaient été entrepris pour élargir et approfondir son lit, afin de faire circuler un maximum de débit dans la rivière en période de hautes-eaux, et ainsi éviter toute débordement. Mais ces nouvelles mensurations n’étaient pas adaptées aux faibles débits estivaux. En effet, la profondeur de l’eau étant très faible, elle avait tendance à se réchauffer, à moins s’oxygéner, entraînant une prolifération d’algues ou de végétaux aquatiques.

- Les travaux, menés par Albret Communauté, consistent à créer des banquettes en galets, avec pour objectifs de :
• Diversifier les types d’écoulements, en créant des zones d’accélération du courant ;
• Favoriser les services écosystémiques (auto-curage, autoépuration, dilution et oxygénation) ;
• Favoriser la faune aquatique en créant des habitats plus diversifiés, permettant d’abriter les larves d’insectes, 1er maillon de la chaine alimentaire.
En hautes-eaux, les banquettes restent immergées, et la circulation de l’eau persiste entre les galets. De ce fait, il n’y a aucun impact sur la fréquence des débordements lors des crues. Cela s’est vérifié lors des crues de l’hiver 2020/2021.

- Par ailleurs, sur 280 mètres linéaires, des lits dits « emboités » ont été créés : le gabarit du cours d’eau a été remodelé pour s’adapter tant aux débits d’étiage (plus basses eaux), qu’aux débits plus importants. On crée ainsi une zone très régulièrement ennoyée et, de ce fait, humide.

Une évaluation du projet sur 7 ans a été lancée. Sur 2 stations témoins (1 à l'amont et 1 à l'aval du projet), différents critères vont être mesurés et analysés :

-  Suivi thermique : 5 sondes de température ont été mises en place, sur les stations témoins, mais également sur certains secteurs du chantier, avec des relevés une fois par semaine
-  Suivi physico-chimique : 6 analyses par an sur chaque station témoin
-  Suivi biologique : inventaires piscicoles et macro invertébrés sur les stations témoins avant travaux, puis tous les 2 ans après travaux
-  Suivi hydro morphologique : profil en long, en travers, description des faciès, mesure granulométrique
-  Suivi photographique : prise d'images au même endroit, chaque année et à différentes périodes de l'année

Cette évaluation permettra au service d'étudier l'impact de tels aménagements sur la rivière et toutes ses composantes.

En attendant ces résultats, un suivi des aménagements déjà réalisés a été effectué, et a montré peu de mouvements des matériaux, malgré plusieurs crues débordantes. En effet, les dimensions choisies pour les galets permettent à l’ensemble d’être assez stable, tout en permettant un léger réajustement par la rivière.

Avec cette dernière tranche de travaux, ce seront ainsi 2.5km de cours d'eau qui auront été restaurés en 3 ans, et un bilan très positif pour le service Environnement, qui réfléchit déjà aux prochains travaux sur les cours d'eau de l'Albret.